… C'était
hier l'été ; voici l'automne !
Ce
bruit mystérieux sonne comme un départ.
(Charles
Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Chant d’automne)
La
campagne, encore verte et riante, mais défeuillée en partie
et déjà presque
déserte, offrait partout l’image de la solitude
et des approches de l’hiver. Il
résultait de son aspect un mélange
d’impression douce et triste, trop analogue
à mon âge
et à mon sort, pour que je ne m’en fisse pas l’application.
(Jean-Jacques
Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, Deuxième promenade)
La sortie de Gargilesse, "la romantique du Berry", où ont vécu George Sand et son dernier amant, le graveur Alexandre Manceau. 9-1 |
L’été
en sente douce
La
petite sente en Berry
Comme
il en est tant, si banale,
Si
fière pourtant, qui s’étale,
M’est
plus qu’avenue de Paris.
Elle
ressemble à bien des gens,
Gens
de partout, gens de passage,
Mais
gens d’ici le plus souvent,
En
même temps si fols, si sages.
Je
sais qu’on ne va nulle part,
Qu’elle
est vraiment trop capricieuse,
Mais
j’aime sa course sinueuse,
Et
je ne suis pas en retard.
Et
cette sente c’est le temps,
Le
leur, le mien, le tien m’amie,
Et
cette forêt c’est la vie
Qui
m’a connu en mon printemps.
Elle
a le don du renouveau.
Ainsi
elle reste éternelle
Et
sera toujours aussi belle
Sous
les pas des jouvenceaux.
Je
sais, je n’ai qu’un seul automne
Et
je n’aurai pas d’autre été ;
Mais
avec toi j’aurais été
- Et
ce privilège m’étonne !
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