mardi 22 août 2017

L'ETE EN SENTE DOUCE

    






… C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
(Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Chant d’automne)

La campagne, encore verte et riante, mais défeuillée en partie 
et déjà presque déserte, offrait partout l’image de la solitude 
et des approches de l’hiver. Il résultait de son aspect  un mélange
 d’impression douce et triste, trop analogue à mon âge 
et à mon sort, pour que je ne m’en fisse pas l’application.
(Jean-Jacques Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, Deuxième promenade)




La sortie de Gargilesse, "la romantique du Berry",
où ont vécu George Sand
et son dernier amant, le graveur Alexandre Manceau.

9-1




L’été en sente douce


La petite sente en Berry
Comme il en est tant, si banale,
Si fière pourtant, qui s’étale,
M’est plus qu’avenue de Paris.

Elle ressemble à bien des gens,
Gens de partout, gens de passage,
Mais gens d’ici le plus souvent,
En même temps si fols, si sages.

Je sais qu’on ne va nulle part,
Qu’elle est vraiment trop capricieuse,
Mais j’aime sa course sinueuse,
Et je ne suis pas en retard.

Et cette sente c’est le temps,
Le leur, le mien, le tien m’amie,
Et cette forêt c’est la vie
Qui m’a connu en mon printemps.

Elle a le don du renouveau.
Ainsi elle reste éternelle
Et sera toujours aussi belle
Sous les pas des jouvenceaux.

Je sais, je n’ai qu’un seul automne
Et je n’aurai pas d’autre été ;
Mais avec toi j’aurais été
       -  Et ce privilège m’étonne !











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