Rencontre avec le photographe :
Le Printemps de la photographie nous a incité à une balade en famille à Romorantin-Lanthenay, il faisait beau.
1h15 sur place pour visiter l’expo, c’est un peu trop court.
Le cadre est grand et très agréable, la lumière naturelle et claire est excellente pour déambuler et profiter de toutes les présentations.
Pas le temps de tout voir, une majorité écrasante de numérique s’impose dans des écritures très multiples, des très graphiques et épurées se détachant sur fond blanc ou sur fond noir, aux très baroques jouant sur les couleurs à la manière d’un peintre moderne.
Il y en a pour toutes les sensibilités, chaque photographe s’exprime par l’image, de manière irréelle, onirique ou naturaliste, partageant avec le visiteur une réflexion sur notre monde et sur nos sociétés.
Parmi tous ces exposants est un jeune photographe qui nous présente une réflexion sur l’homme et la nature, ainsi que sur le monde du travail disparu. Un passé où le temps a fait son œuvre, où le calme et le silence règnent désormais, où seule la lumière reprend ses droits pour venir impressionner une dernière fois le capteur d’un appareil photo laissant parfois la dernière trace d’une époque révolue.
Les images sont belles et douces, parfois veloutées. On a un sentiment de cocon, de recueillement devant ce qui a été et n’est plus. On ressent l’effervescence de ce passé, l’activité, les bruits, qui sont piégés par le temps. Tout est là, il suffit de regarder, les immenses machines, les coulures des peintures qui se sont accumulées sur les murs et qui maintenant saignent de tous les côtés.
Sur un panneau qui ressemble à un grand quadrillage, des médaillons numérotés associés aux noms des mineurs sont toujours là, comme les fantômes de ceux qui sont descendus et remontés des fonds des galeries bien sombres.
Ces grandes friches abandonnées à la nature nous interrogent sur la place du travail à notre époque. Que laissons-nous à nos enfants pour demain ?…
Anthony Thenaisy a une approche de la photo assez minimaliste, dans le sens où son matériel de travail est assez épuré: un appareil numérique à focale fixe, pas de surcharge. Pour ses différents cadrages, il se déplace dans l’espace, il privilégie les grandes profondeurs de champ, ce qui confère une grande netteté et donne beaucoup de détails aux scènes photographiées.
Le post traitement est assez réduit. Venant du monde de l’argentique, il va retravailler les lumières et le contraste comme s’il s’agissait d’un tirage sous l’agrandisseur, avec parfois un léger vignettage.
La présentation proposée à l’exposition est de la couleur, mais il travaille beaucoup les noirs et blancs. Ses photos sont très graphiques, que ce soit en paysage ou en architecture. Les rendus sont assez riches et doux, en nuances, et relativement contrastés.
Les cadrages ne sont pas toujours très classiques en photographie, mais les trouvailles qu’il exploite sont très recherchées et presque toujours cinématographiques.
On ressent une influence picturale dans ses photos, le rapport des masses et des couleurs est très travaillé dans leurs compositions.
Chaque photographie cache une réflexion personnelle sur notre époque et sur le temps qui passe. On ne ressent pas forcément de l’optimisme, mais beaucoup de beauté et de poésie s’en dégage.
Personnellement, j’aime beaucoup son style.
Un photographe à suivre...
La présentation du catalogue
Un aspect de ses photos
Sa présentation
Comme si vous y étiez: la grande halle de la Fabrique Normant (ancien établissement Matra Automobile).
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