samedi 7 octobre 2017

UN BEAU SOLEIL INTÉRIEUR

    

LA PHOTO SOLAIRE D'AGNÈS GODARD




Eh bien, me revoilà dans mes épisodes cinéma.

On m’y a attirée par la photographie de l’image, une directrice photo qui cherche au mieux, par tous les moyens modernes, de retrouver le rendu riche et inimitable de l’argentique : une pure et dure frustrée par la modernité dans ce domaine.

Un film de femmes écorchées.

Je me suis laissée appâter, c’était soit soirée photo (ma récréation), soit soirée copies, soit ma recherche de Proust pour Albertine (long chemin à peine ébauché).
Qu’en dire ? je n’ai pas été déçue par l’image très bien traitée, une belle lumière très douce et très travaillée. De beaux plans et des compositions très chiadées.
Je dirais que c’est un film de trois femmes (scénaristes, actrice). Ou de quatre femmes avec la directrice photo.
Un film sur l’Art dans sa source traitant de l’Amour, dans une quête impossible de perfection.
Une ode à Juliette Binoche, immense actrice que j’affectionne, très pure et très sensuelle à la fois.
Le début est très déroutant. On ne sait pas bien si Isabelle (Juliette) joue le rôle d’une professionnelle de l’amour qui fait commerce de ses charmes et qui se retrouve piégée par ses sentiments, ce que tendrait à confirmer une scène où son amant du moment dit qu’elle fait « le plus beau métier du monde ». Elle s’avère en fait être artiste peintre. On finit par s’apercevoir que la relation amoureuse est traitée comme un tableau que l’artiste ne maîtrise pas et qui peut à tout moment être rejeté parce qu’une fausse note s’est glissée dans la composition.
La quête est impossible, prenant place dans le milieu bourgeois bobo bohème parisien, dépeint à la manière d’une caste de privilégiés se révélant au final être une prison dorée qui étouffe et isole. Le problème est insoluble. Le langage (le discours) est omniprésent, évoquant de manière récurrente et répétitive la problématique de la relation amoureuse.
Qu’en penser ? Une personne (un homme) est sortie avant la fin de la séance, globalement le public n’a pas aimé et a trouvé le film ennuyeux. Je comprends et j’entends toutes ces réactions. Je n’étais pas venue aussi me prendre la tête sur la relation amoureuse de cette manière-là un vendredi soir.
Mais je pense qu’il faut resituer le film dans son contexte artistique, le voir comme un tableau surréaliste (mais pas tant que ça) traitant le sujet de leur relation à l’Amour.
Les deux coauteures des dialogues sont des femmes qui vivent dans ce milieu d’artistes. Elles ont besoin de travailler leur créativité pour transcender les écorchures que la vie leur a infligées dans les relations humaines afin de pouvoir apaiser leur douleur et faire la paix avec elles-mêmes : pour être « Open » !









Agnès Godard, une Berrichonne sur le film
(Autres natifs du Berry sur le film : Gérard Depardieu et Christine Angot, tous deux de Châteauroux) 

Agnès Godard, née le 28 mai 1951 à Dun-sur-Auron dans le Cher, est une directrice de la photographie française.
Agnès Godard a fait des études de journalisme – métier qu'elle exercera quelques années – avant de s'orienter vers le cinéma. Après avoir repris des études de cinéma à la faculté Censier, elle réussit le concours de l'IDHEC dont elle sort diplômée en 1980. Elle débute comme assistante caméra aux côtés d'Henri Alekan (qui aura une grande importance sur son travail futur) ou de Robby Müller pour le film Paris, Texas de Wim Wenders. Elle devient rapidement cadreuse de deuxième caméra, puis passe chef-opératrice.
Chef-opératrice, Agnès Godard met en image la plupart des films de Claire Denis, avec laquelle elle travaille très étroitement à la conception du film -- les Cahiers du cinéma soulignant « la complicité qui unit les deux femmes, [...] telles deux sœurs » --, ainsi que ceux de Catherine Corsini. Elle travaille également avec Érick Zonca sur La Vie rêvée des anges et avec Claude Berri sur Ensemble, c'est tout.
En 2001, elle obtient notamment le César de la meilleure photographie pour Beau Travail de Claire Denis, film qui recevra de nombreuses récompenses internationales.
En 2012, avec L'Enfant d'en haut d'Ursula Meier, Agnès Godard décide pour la première fois d'utiliser les caméras numériques, constatant leur utilisation croissante voire inexorablement exclusive. Elle considère qu'avec le numérique « les images n'ont pas la même texture, que la charge poétique est différente, et en conséquence qu'elles doivent être réinventées » en s'appuyant sur la haute technicité requise « très étrange et difficile à maitriser ». Pour cela, elle décide de travailler sur les lumières additionnelles tout à la fois dans le champ de la caméra et hors-champ, afin de moduler les ambiances visuelles, et de créer une approche totalement nouvelle de l'image, considérant que tenter de retrouver en numérique la texture de la pellicule est « une cause perdue ». Poursuivant sa démarche, elle convainc Claire Denis pour son film suivant, Les Salauds, de passer au numérique aboutissant à un résultat particulièrement apprécié de ce point de vue par la critique.

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