lundi 5 février 2018

LUCIEN HERVÉ À TOURS

  






Exposition Lucien Hervé,
Deux séances de visites:

La première fois, je n’ai visité que la salle du rez-de-chaussée et j’ai visionné le film dans la crypte,
J’y ai passé pratiquement 2 heures et je n’ai pas compris que c’était la fermeture. J’ai eu l’impression d’être juste arrivée, donc frustrée j’y retourne pour voir l’étage et finaliser ma visite.

Peu de monde, pas de bousculade, du calme, à croire que la géométrie (les maths…) n’attire pas.
Lucien Hervé, je ne connaissais pas du tout, ou juste un écho lointain, je suis inculte, cela ne m’étonne pas.
La géométrie m’a particulièrement attirée, j’étais curieuse de voir de quelle manière il traite ce thème et pourquoi : qui est ce personnage à part ?
J’ai un peu regardé sur Internet pour me faire une idée, mais rien ne vaut les tirages originaux.
J’ai été assez surprise par le nombre de photos floues quand on les regarde de près, comme quoi ce n’est pas un critère.
Mais dès que le regard est un peu éloigné, elles prennent tout leur sens, un beau travail sur les contrastes, assez durs parfois, et sur le rapport des formes. Lucien Hervé photographie en géomètre, l’humain est secondaire, voire inexistant dans beaucoup de ses photos.
C’est pourtant un humaniste, il apprend la photographie en autodidacte, il a une histoire et une vie personnelle très denses. Victime des événements sous le régime de l’occupation, il est fait prisonnier, s’ évade. Il change de nom et continue son combat pour la dignité de l’être humain.
il se fait remarquer par Le Corbusier qui lui demande sa collaboration pour divers projets photographiques, d’autres architectes vont aussi le solliciter.
Pour Lucien Hervé la photographie est avant tout de la « rigueur ».
De la rigueur, oui, cela je l’entends, la géométrie est rigoureuse, la majorité de ses photographies ont cette empreinte géométrique, cela devient quasiment dans son travail une marque de fabrique, presque de manière obsessionnelle.
Toutes les formes géométriques y passent : des lignes épurées aux quadrillages, en passant par les cercles, les triangles, les rectangles, les parallèles, les obliques. On sent les traits des dessins d’architecture, il n’hésite pas à jouer des symétries et il finit par la déconstruction dans son travail sur les formes abstraites.
On retrouve aussi une recherche sur une forme de spiritualité athée, lignes épurées dans des lieux de culte.
Personnellement je trouve qu’il a bien exploité sa recherche, mais je mis un certain temps à les apprécier pleinement. J’ai eu du mal à en saisir la poésie mais ça y est. Peut-être que de les avoir oubliées un petit mois et de les redécouvrir m’a permis de prendre un léger et nécessaire recul. Donc oui, je ressens à travers elle une poésie surréaliste, une manière de déconstruire et de reconstruire cet univers qui nous entoure, je comprends que Le Corbusier l’a commandité pour photographier ses constructions (à partir de là, qui met qui en valeur?...) et quel était le regard que portait finalement Le Corbusier sur ce travail ?
N’hésitez pas à aller voir cette exposition qui vaut le détour, la présentation est intéressante dans la mesure où plusieurs photos semblent partager un dialogue: lignes qui semblent sortir de certaines photos pour continuer dans d’autres, frises qui ressemblent à des hiéroglyphes mystérieux, encore une autre façon de rêver… peut-être ?






































































































































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